31 juillet

d’où leur venait

déposée comme une brassée

de fleurs fanées

cette tristesse cet abandon

et d’où la folle ivraie

de la division

 

en vers mettre les oiseaux

noirs les étranglements

sourds des tambours

de catastrophe et les

comptes aux canines

cruelles les tenir les re

tenir les accélé

rire que le grand

grincement soit en

rythme au moins

23 juillet

 

réapprendre à vivre

avec les

lombrics

en ce temps-là leur sommeil avait l’épaisseur d’un fil que rompait aisément le hululement lointain d’une chouette ou le chant d’un crapaud, mais que déchiquetait, sans espoir alors qu’ils le renouent, quelque pensée dont ils n’avaient pas imaginé que, la nuit venue, elle briserait la coquille lisse et close où ils l’avaient contenue la veille, libérant un monstre épineux, tournoyant, incontrôlable, qu’ils tenteraient en vain d’apaiser, de faire taire, d’écraser, et qui les laisserait épuisés de lutte et vidés de désir, hagards au petit matin d’une fin du monde

20 juillet

dans le clapotis confus des choses mortes le poème entrebâille

un peu plus largement le présent du silence aussi

je vous salue mes pivoines fanées peau de mes pêches squelette de mes

sardines et je vous rends un hommage ultime

en traçant de toute ma possible précision le geste par lequel

je vous balance à la poubelle

16 juillet

(dans la salle d’inquiétude du cabinet

d’imaginerie médicale)

voir d’un coup de néons dans l’œil

la fragilité des corps et l’embrasser

embrasser la promesse de catastrophe

—   que serrer de plus sûr contre soi —

l’embrasser jusqu’au large aux eaux

profondes où rien ne modère

l’abandon — que faire souffle retenu

de plus juste de ses lèvres de ses bras

notre grandeur aux deux bouts
l’un désirer quoi qu’il en coûte
la vérité l’autre ne pas vouloir
savoir