Mois : novembre 2020
22 novembre
je donne de l’eau nouvelle aux renoncules dont les feuilles ont jauni mais dont les fleurs se sont épanouies dans des teintes vieux rose qui adoucissent le vert sombre du branchage squelettique auquel elles sont mêlées
j’arrose le grand clivia qui poussait deux fois par an avant que la cochenille ne l’attaque de grandes fleurs orange miraculeuses, puis le géranium exubérant sur le garde-corps de la fenêtre et je m’arrête
à observer sur les ramblas des employés municipaux souffler en tas les feuilles mortes qu’avale un peu plus tard un énorme aspirateur dans une plainte blanche et continue de machine
c’est dimanche et c’est l’automne aussi de la démocratie
de l’espérance en l’avenir
peut-être faut-il réapprendre à résister et à mourir
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19 novembre
dans le soleil
s’épanouissent les renoncules et leur feuillage jaunit sur la table un peu plus bas le mystère des poires mûrit la trotteuse de l’horloge rouge va de son pas boiteux sur le parquet de l’automne vers l’hiver |
et les arbres leur ombre dansante portée par le soleil sur les murs et le plancher ourdissent feuille à feuille leur projet de nudité |