Mois : mars 2020
26 mars
ce qui sans bruit fait défaut
se retire et soudain manque c’est le silence le silence du dedans celui qu’à mes j’entrebâillais lectures les textes dans les lieux bruyants pas n’entrent le silence le giron des mots premiers du poème l’ai perdu
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ne voir en moi que le petit employé de mon écriture qui chaque matin se rend au magasin pour effectuer ses livraisons c’est oublier que me tutoie presque le vide et que m’embrasse sans façon l’énormément peu
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Le temps des rassemblements
13 mars
rien ne sauvera de la mort
car rien ne garde de ce qui précédait le commencement |
une autre force que celle qui serrait chacun comme le cordon d’une bourse sur l’inestimable trésor de sa vie dont elle organisait avec précision l’économie, une autre force opérait contrairement qui poussait à la dépense, au gaspillage, à l’épuisement, et semblait vouloir faire advenir vite et comme une joie ce que la première repoussait et regardait comme une catastrophe
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à la mouche lorsque sur elle il lève son journal il dit qu’il est désolé désolé ma vieille mais j’ai assez d’emmerdements comme ça tu comprends ça me rend irascible et là-dessus ton bourdonnement ton insupportable légèreté et puis je ne crois pas que ton espèce soit menacée par le changement climatique en d’autre temps j’aurais ouvert les fenêtres et attendu patiemment que tu sortes mais là les circonstances et la manière dont elles m’affectent et ma propre précarité ma gravité tout ça joue contre toi adieu désolé adieu et il abat Le Monde sur la fenêtre et clac il sait qu’il l’a eue c’est comme si en lui avait résonné le craquement minuscule de l’exosquelette il la cherche sur la vitre puis par terre mais elle est là sur le papier comme un gros mot d’une langue étrangère un mot proéminent silencieux et absurde comme la mort |
Le doigt dans l’œil de la postérité
5 mars
il pleut
depuis hier deux gros fauteuils et un divan tachent la cour luisante de leur skaï noir crevé jaune de ci de là bonjour Monsieur c’est un cycliste pour les temps bien courageux je suis Poisson mademoiselle A bâtiment troisième étage nous ne jamais nous sommes rencontrés savez-vous viennent d’où ces meubles abandonnés depuis hier non avant-hier je crois moi je suis au premier bâtiment B non je ne sais pas n’importe nous allons cour la débarrasser nous trouverons comme toujours bonne une solution journée |
nous n’aurions bientôt plus pour solque le ventle soleil et la pluiede nos espoirs et de nos peurs nousserions seulscouronnés rois sans sujetsque nous-mêmesà réformer
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