17 septembre

ce qu’écrivent les arbres la plupart de ceux

qui se nomment humains non solum

n’y entendent rien

sed etiam ne croient pas même

que scribunt arbores

ils ne voient pas non plus

les chiens roux qui s’y élancent dans

un bruissement de pelages ni les enfants

qui font rouler là des taureaux

chevauchés par des dieux androgynes

entre les bêtes qui se rient

du propre de l’homme

ils ne soupçonnent pas

la Cabbale des racines

ni les psaumes de la canopée

ils ne voient que les barreaux

de la raison

entre lesquels seuls quelques-uns

passent la tête

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dans la lumière t’en

visager

puis te faire

entre les pages de mon livre

sécher

13 septembre

ce matin les réverbères s’étaient à peine éteints le ciel

à l’horizon se colorait d’orange et plus haut

la lune y faisait une rognure

d’ongle manucuré

que cachait par intermittence

au marcheur moi

le feuillage des platanes

il faisait frais les ombres

de quelques rares passants

recevaient le jour comme un cadeau

qu’on déballe avec toutes les lenteurs

qu’on peut et je cherchais

sous quel angle regarder le monde moi

qui n’en voyais depuis des mois

que la catastrophe je cherchais

de la canne blanche de mes mots

le chemin de mon levant

et la main de l’enfant

dans la mienne une boulangerie

ouverte aussi