Mois : septembre 2020
17 septembre
ce qu’écrivent les arbres la plupart de ceux
qui se nomment humains non solum n’y entendent rien sed etiam ne croient pas même que scribunt arbores ils ne voient pas non plus les chiens roux qui s’y élancent dans un bruissement de pelages ni les enfants qui font rouler là des taureaux chevauchés par des dieux androgynes entre les bêtes qui se rient du propre de l’homme ils ne soupçonnent pas la Cabbale des racines ni les psaumes de la canopée ils ne voient que les barreaux de la raison entre lesquels seuls quelques-uns passent la tête |
dans la lumière t’en visager puis te faire entre les pages de mon livre sécher |
Aubade
13 septembre
ce matin les réverbères s’étaient à peine éteints le ciel
à l’horizon se colorait d’orange et plus haut
la lune y faisait une rognure
d’ongle manucuré
que cachait par intermittence
au marcheur moi
le feuillage des platanes
il faisait frais les ombres
de quelques rares passants
recevaient le jour comme un cadeau
qu’on déballe avec toutes les lenteurs
qu’on peut et je cherchais
sous quel angle regarder le monde moi
qui n’en voyais depuis des mois
que la catastrophe je cherchais
de la canne blanche de mes mots
le chemin de mon levant
et la main de l’enfant
dans la mienne une boulangerie
ouverte aussi