Mois : septembre 2019
11 septembre
sortir du ventre de la nuit plié
en bandelettes la pensée
à la fenêtre vérifier
que le feuillage des platanes de toujours est là
qui tripote la lumière des réverbères et que les voitures
font en passant ce chuintement de caoutchouc
qui rappelle le roulement
des vagues et que dans ce qu’il reste de silence
l’horloge enfonce les secondes oui
les secondes non
et que donc je demeure au monde
ordinaire
D’une main, l’autre écorcer
2 septembre
désormais vivre veut
en chacun dire un réfugié au moins |
au pied des murs qu’on dit infranchissables ou mieux, nécessaires, le découragement enrage la colère |
Surprendre la postérité en petite tenue
1er septembre
sur le boulevard les pages des marronniers roussissent les premières et de leur fouillis sans éclat tombent les fruits dont la bogue se fend dans le choc avec le sol, libérant pour quelques instants car vite il ternit l’œil brillant que porte sur le monde le marron nouveau, puis flambe le grand ouvrage frémissant des platanes, du moins ce qu’en ont laissé les touffeurs et les grêles de l’été qui ont précocement jonché les trottoirs de feuilles vivantes |
les mots liaient les jours les tissaient même si bien qu’on s’en enveloppait avec volupté |