je donne de l’eau nouvelle aux renoncules dont les feuilles ont jauni mais dont les fleurs se sont épanouies dans des teintes vieux rose qui adoucissent le vert sombre du branchage squelettique auquel elles sont mêlées
j’arrose le grand clivia qui poussait deux fois par an avant que la cochenille ne l’attaque de grandes fleurs orange miraculeuses, puis le géranium exubérant sur le garde-corps de la fenêtre et je m’arrête
à observer sur les ramblas des employés municipaux souffler en tas les feuilles mortes qu’avale un peu plus tard un énorme aspirateur dans une plainte blanche et continue de machine
c’est dimanche et c’est l’automne aussi de la démocratie
de l’espérance en l’avenir
peut-être faut-il réapprendre à résister et à mourir