11 novembre

 

 

LA POÉSIE DIVINE DITE

CEPENDANT NOUS DEMEURA

COMME UN CARRÉ DE GAZON

 

cette mémoire était moribonde on la maintenait en vie sur son grabat de cérémonie on célébrait un vieil armistice (et beaucoup ne savaient plus qu’on commémorait la fermeture temporaire de l’hyperabattoir le congé du grand équarrisseur qui avait mis des millions d’hommes en morceaux arraché des bras crevé des ventres déchiré des visages comme des poissons) du mensonge on hissait les couleurs bien haut le discours défilait au pas qu’on n’était plus en guerre qu’on ne mettait plus à sac les vivants qu’il n’y avait pas l’urgence d’une autre trêve mais heureusement trois fois heureusement le désespoir chevauchait l’espérance et lui piquait de ses éperons les flancs palpitants

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