10 juin

et dans les verticales invisibles des sentiments
à l’arrêt

avant la coulée

se tient la possibilité de rien

ou du poème

une envolée

parfois suivie d’un coup de feu

ce qui me tient à cœur lorsque je lis, ce n’est pas de comprendre et d’ailleurs, souvent, je me satisfais très bien d’une certaine bêtise, mais d’être à l’écoute des mots que touchent et réveillent en moi ceux que je lis, un peu comme il arrive dans des contes, qu’un personnage par un baiser en ranime un autre, tombé depuis longtemps sous l’effet d’un mauvais sort en léthargie : alors, lire ne compte plus, seul écrire importe

21 juin

De côté

et partout mener grand dire pour
l’invisible entrevoir éclairer
le passé déchaîner le regard
pour le monstre le réfléchir
pour catapenser la strophe
nommer le noir à
l’enfant le bleu verser l’amour le
délester déposer dans le
cercueil le corps aimé détesté
illuminer de l’intérieur
le ventre et rendre
à ceux qui se noient
la mer même
respirable